[...] de voir les dieux comme une projection des terreurs et des espoirs humains.
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L’homme primitif apparaît vivant en très petites communautés, chacune liée ensemble par une sorte de mentalité de groupe qui prévaut jusqu’à l’émergence d’une individualité consciente d’elle-même.
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“la chose est sue dans l’initié en accord avec la mode de l’initié” (Somme théologique, II/II, Q.1, art 2) En résumé, notre conscience de quoique ce soit est la conscience que nous sommes capables d’avoir, selon notre nature particulière et le caractère particulier de notre machinerie cognitive. Ceci est vrai de tous les savoirs –perception des sens, conscience morale et conscience religieuse.
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Nous sommes génétiquement programmés pour percevoir comme nous le faisons. Car nous sommes tous contraints, en dernier lieu par la douleur de la mort, à expérimenter le monde tel qu’il se présente en relation à nous. Notre liberté cognitive est minimale à ce niveau.
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Ainsi fonctionne ordinairement la perversité humaine, spécialement par déception de soi-même. Nous ne nous disons pas : ceci est clairement mauvais, néanmoins, je vais e faire quand même. Nous nous disons : étant données les circonstances, ceci est nécessaire et c’est pourquoi c’est la solution à adopter. Cette capacité de nous décevoir nous même est un aspect de notre libre arbitre. Si nous n’étions pas capable d’une telle subtile déception de nous même, nous serions peut-être de plus admirables créatures, mais d’un autre côté, nous ne serions pas les êtres libres et responsables que nous sommes.
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C’est pourquoi, en créant une vie personnelle finie, Dieu a créé l’univers espace-temps comme un système dont les fonctions sont en accord avec ses propres lois internes. L’homme a été conçu à l’intérieur et comme une partie de cet univers. Parce que ‘univers a sa propre autonomie, il est religieusement ambigu, capable d’être expérimenté sous les deux approches religieuse et non religieuse. Ce que nous appelons “foi” est l’élément interprétatif dans la voie religieuse d’expérimenter le monde et nos vies en son sein. La foi est un acte de liberté cognitive et de responsabilité. Elle reflète l’espace dans lequel nous voulons et nous sommes prêts à exister consciemment en présence d’une infinie réalité dans laquelle l’être et l’éthique sont un.
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Ainsi en est-il à l’intérieur des grands courants d’expérience et de pensée religieuses – le judaïsme et la Christianisme étant deux de ces courants—montrant d’énormes variations dans le degré d’engagement et de réponse individuel. Il est donc des juifs et des chrétiens pratiquants et non-pratiquants, réels ou seulement de nom, saints ou parfaitement non-saints.
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la foi n’est pas un aspect isolé de nos vies mais fermement liée à la culture humaine et à l’histoire humaine, qui sont basiquement liées à la géographie, aux climats et aux circonstances économiques. On a remarqué, par exemple que “dans les civilisations nomades pastorales et gardeuses de troupeaux, le principe mâle prédomine ; au contraire, partout où les peuples sont agriculteurs, conscients que la terre fertile qui sort d’elle-même de quoi nourrir sa progéniture sur ses larges flancs, c’est le principe maternel qui semble important… C’est pourquoi, chez les peuples sémitiques, dont les traditions sont celles des pousseurs de troupeaux, le sacré est pensé en termes mâles : Dieu le Père. Chez les Indiens, dont les traditions depuis des siècles, peut-être des millénaires, sont agricoles, les termes du sacré sont ainsi compris : Dieu la Mère “
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Chacune des autres grandes religions du monde montre autant de complexité et de polymorphisme comme de contradictions internes comme nous pouvons l’observer au long de l’axe de l’histoire.
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Aussi, les entités religieuses sont si complexes et si variées qu’il est très difficile, voire impossible, de poser un jugement moral à leurs propos.
[...] comparer les injonctions morales des grandes entités religieuses conduit dans une impraticable morasse dont rien d’utile ne peut sortir
Source: http://pharisienlibere.wordpress.com/2007/05/16/dieu-a-plus-dun-nom/
27ème leçon annuelle à la mémoire de Claude Goldsmith Montefiore, John Hick Extrait de “God Has Many Names” 1988 – Traduction par Mulot 2000 tous droits réservés.
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